mardi 9 septembre 2014

Carnet de vacances...

Depuis plus d’un an qu’on les attendait (la petite semaine en juin compte presque pour du beurre). Après plusieurs changements d’avis sur notre lieu de villégiature, nous ne savions toujours pas précisément où nous allions planter notre tente, ni ce que nous allions faire exactement.Mis à part une réservation pour une séance de spéléologie du coté de Louvie-Juzon, la seule chose dont nous étions certains, c’est que nous partions une nouvelle fois dans les Pyrénées, plus précisément dans la vallée d’Ossau, avec l’envie de bouger un peu en Espagne et au Pays Basque…


Pic du Midi d'Ossau et lac de Fabrèges

1er jour : dimanche 24 août

C’est après une nuit presque seuls sur la route, qu’au petit matin, nous apercevons les montagnes et que nous devinons, grâce à sa forme si particulièrement découpée, « Jean Pierre », autrement connu sous le nom de Pic du midi d’Ossau. Des plaines, il parait tout petit, pourtant son sommet culmine à près de 2900m d’altitude !
Notre petite voiture nous a amenés jusqu’à Laruns, petite ville au fond de la vallée et au pied du col de l’Aubisque pour ceux qui suivent le tour de France.
Nous finissons par trouver notre camping et nous installons et déjeunons. Le soleil est au rendez-vous, un peu las de notre voyage, nous décidons de faire un petit truc facile l’après-midi. Et c’est parti pour le petit train le plus haut d’Europe : Artouste, à 2000m… Une première traversée en télécabine pour rejoindre la « gare », puis le voyage, de plus de 50 minutes, à flanc de montagne et vue sur la vallée de Soussouéou avant de rejoindre le barrage. 






2ème jour : lundi 25 août.  Initiation sportive à la spéléologie.


Attention, ici ce n’est pas un défilé pour le festival de Cannes! La température des grottes est quasi-constante, été comme hiver, elle est de 12 à 14°c, donc pantalon, chaussettes de ski et polaire de rigueur.
Le moniteur  nous donne notre équipement à enfiler par dessus nos vêtements: genouillères, combinaisons, bottes en caoutchouc, casques, gants et baudriers.
Et c’est dans cet accoutrement que nous nous immisçons dans une faille sinueuse et étroite avant d’atteindre la grotte à proprement parler. Nous avons à peine fait 10 pas que Monsieur, derrière moi, me demande d’aller moins vite. Je me retourne et je le vois livide, il se sent pas bien, il a du mal à respirer. Le passage s’élargit, une chauve-souris nous survole, ça va mieux.
Le moniteur nous explique la formation des grottes,  de la calcite et des concrétions (gours, fistuleuses, stalagmites et stalactites…)
Sous terre, la notion du temps disparaît : il faut à peu près 100 ans pour 1 seul petit centimètre de stalactite… 

On avance donc parmi ces témoins de ces derniers milliers d'années, souvent accroupi, on se cogne le casque, on rampe dans l’argile, on se faufile dans les tunnels…
Petite descente en rappel et passage sécurisé au dessus d’une crevasse et nous revoilà en plein jour.
Le soleil est à son Zénith et la chaleur nous étouffe.

Après-midi tranquille autour du lac de Bious Artigues. 


Lac de Bious-Artigues

3ème jour : mardi 26 août.  Le tour de « Jean-Pierre »…


Un kilomètre à pieds...
Armés de nos bâtons de rando et de nos meilleurs godillots, nous affrontons ce dur à cuire. 16 km, 1370m de dénivelés positifs,  des éboulements de pierres à escalader… 6h30 de marche, 2h de pauses… 
Belle rando sous un soleil de plomb, mais quand même difficile. Je suis facilement à court d’énergie et une légère foulure de la cheville me rend la descente assez douloureuse.




NB : notion du kilomètre effort.1km effort=1km sur du plat=100m de dénivelés montés, c’est-à dire qu’il faut le même effort pour parcourir 1km dans une plaine que de monter de 100m en montagne… Donc  notre rando fait à peu près 30km effort…Je comprends mieux maintenant mon épuisement général…


Vers le col de Suzon
4ème jour : mercredi 27 août.  Un peu de « repos » pour ma cheville.  


Grotte de Bétharram
Le matin, visite des grottes de Bétharram. Ce fut la première grotte électrifiée de France, mais nous avons été un peu déçus ; il faut dire que le moniteur de spéléo nous avait appris plein de choses et que le guide des grottes nous passait des vieux commentaires enregistrés sur K7.
L’après-midi : « pèlerinage » à Lourdes, où comment payer 5 euros un demi et 4 euros une limonade… Il n’y a pas à dire, il y en a qui ont vu la Vierge !


Le château de la Belle au bois dormant? Non, la cathédrale de Lourdes...
5ème Jour: Jeudi 28 août. Journée Plaisir.

Départ du camping pour retrouver Cauterets, station thermale dans la vallée voisine, pour un moment de détente. Petite séance de spa dans l'eau naturellement chaude et soufrée, puis massage avant de reprendre la route pour Oloron Sainte-Marie pour se faire le resto recommandé par Cyril & Marie, "La part des anges". Nous commençons par une soupe, garbure pour Monsieur, soupe à l'ortie pour moi. Nous avons eu de quoi faire 3 assiettes chacun avec nos soupières... Entrées très raffinées, nous retrouvons l'association foie gras/ananas que nous avions déjà goûtée et appréciée.
Sur le chemin qui nous sépare du resto à l'hôtel, nous avons senti, à l'aller, comme au retour, une étrange odeur de chocolat fondu, ou comme si le boulanger du coin venait de retirer du four des petits pains au chocolat. Vu l'heure tardive, on s'est même demandé s'il n'y avait pas un atelier illégal de petits pains au chocolat...



Oloron-Sainte-Marie, la ville qui sent le chocolat...
6ème jour : vendredi 29 août.





Découverte d’Oloron Sainte-Marie sous une fine pluie. On sent de nouveau l’odeur de chocolat fondu. Peut être allons nous croiser Willy Wonka ? Non, le routard nous vient en aide : « Oloron est une ville qui sent le chocolat quand il va pleuvoir (on vous jure que c’est vrai) ». L’explication est toute bête, il y a le magasin d’usine Lindt, ancienne usine Rozan, créateur du fameux Pyrénéen.
Petit tour au marché, visite de la cathédrale Sainte Marie, dont la construction commença au XIIe siècle.





Arrivée à Saint-Jean-Pied-de-Port pour le déjeuner avec comme dessert un délicieux gâteau basque à la crème. Une des choses qui nous interpelle de suite et qui se confirmera au fur et à mesure de notre séjour, tous les basques parlent l’euskara entre eux (enfin, beaucoup du moins). Par comparaison, il est très rare chez nous d’entendre une conversation en breton. De même, toutes les maisons sont construites selon la même architecture basque, aux couleurs rouges, toujours le même, parfois un peu de vert ou de noir…


Saint-Jean-Pied-de-Port est le point de rencontre de tous les chemins français menant à Saint-Jacques de Compostelle


7ème jour : samedi 30 août. Découverte du Pays Basque


Le Pas de Roland, Itxassou
Comme si nous n’avions pas fait assez de grottes jusque là…les prévisions météo ne sont pas superbes, aussi nous décidons de visiter les grottes d’Isturitz et d’Oxocelhaya. Franchement, au départ je n’étais pas vraiment enthousiaste à en refaire une, la déception de Bétharram était toujours là.  Un petit musée explique plutôt bien l’histoire de l’Homme depuis plus de 80000 ans.
La première grotte, Isturitz, de 2 salles, est une grotte qui a été occupée par les hommes préhistoriques. Des fouilles archéologiques ont ressorti des milliers d’objets,des gravures….
Nous sommes un petit groupe où il  avait 4 jeunes enfants, et pourtant, personne n’osait parler.
La seconde grotte, Oxocelhaya, est la plus spectaculaire. Un vrai trésor. Nous avons tous les yeux grands ouverts, on ne sait même pas où poser le regard car il y a tant de choses à admirer… Je me suis sentie toute petite. Oui oui, je sais, je suis déjà petite, mais je me suis sentie microscopique…Quand on sait qu’il faut 100 ans pour qu’une concrétion « pousse » d’un tout petit centimètre, faire le calcul mentalement pour se dire qu’il faut près de 16000 ans pour atteindre ma taille et qu’il y a des colonnes qui en font facilement 10 fois plus…
Je reprends la citation du Routard, qui explique que Pierre Loti est resté « confondu devant la raison des choses, devant l’énigme des formes, devant le pourquoi de cette magnificence étrange, édifiée dans le silence et les ténèbres, sans but, au hasard, à force de centaine de milliers d’années, par d’imperceptibles suintements de pierres. Et si l’on songe que la moindre de ces immobiles bêtes a dû demander pour le moins 2000 ans de travail aux génies décorateurs du lieu, on en arrive à des conceptions  de patience, à des conceptions de durées un peu écrasantes pour nos brièvetés humaines ».

Nous n’avons pas pu prendre de photos, les grottes sont protégées et ont un droit à l’image qui permet de financer les travaux de fouilles.  Nous aurions bien aimé rester un peu plus à contempler ce magnifique tableau encore vivant et nous nous sommes dit que nous avons eu énormément de chance de pouvoir la visiter (le nombre de visites annuelles est limité). Ce site peut à tout moment fermer  pour préserver toute cette vie sous-terraine (nous n’avons pas le droit de poser les mains sur quoi que ce soit qui se trouve dans la grotte pour ne pas contaminer et détruire cet équilibre)
Après les grottes, visite d’Itxassou, balade jusqu’au pas de Roland, puis visite d’Espelette.




8ème jour : dimanche 31 août. Rando crottes et brouillard       
        

Alors là, on dit merci Météo France ! Depuis plusieurs jours ils prévoyaient du très beau temps à partir de dimanche, aussi avions nous prévu de faire une rando ce jour là. Samedi soir, toujours un grand soleil d’annoncer pour le lendemain.
Dimanche matin, 8h, la vallée est comme depuis la veille, dans la brume. L’herbe est trempée. Coup d’œil à la météo, toujours les mêmes prévisions. On sait que ça peut se lever très rapidement en montagne, nous partons quand même.
C’est parti pour encore 16km mais avec moins de dénivelés. Ce n’est vraiment pas la rando du siècle, on ne voyait parfois pas à 5m devant, et nous avancions parmi les fougères, les crottes de moutons et les bouses de vaches (zone pastorale oblige)…La seule distraction de la journée : un petit groupe de chevaux curieux qui nous ont suivis un petit instant. Le brouillard s’est dissipé vers la fin de notre marche, lors du dernier kilomètre.
Retour au camping pour se changer. Monsieur propose de monter un col en voiture. Direction le col d’Ispéguy, qui sépare la France de l’Espagne. Nous avons poursuivi jusqu’au premier village espagnol, Erratzu, aux couleurs magnifiques dues au grès rose.


Erratzu



9ème jour, lundi 1er septembre. Vive l’Espagne.



Détail de la sculpture de "l'encierros"
Direction Pamplune, capitale de la Navarre, connu pour son laché de taureaux dans la ville pour célébrer la saint Firmin… Aucun de nous deux n’avons appris l’espagnol, et aucun autochtone ne parle l’anglais (ou très peu et très approximativement).
On flâne dans le vieux centre historique, aux ruelles étroites et maisons colorées. Nous essayons de nous adapter au rythme des locaux. Entre 14h et 17h, il est curieux de ne plus voir personne. Seuls les touristes errent dans les rues, beaucoup de boutiques sont fermées (en ce qui concerne le vieux centre). Nous avons passé une bonne partie de l’après midi à la recherche de WC, ce qui nous a donné l’idée de créer une application regroupant les données pour savoir où on peut trouver des toilettes. A tourner en rond, autour des fortifications, nous avons été surpris de trouver dans les anciennes douves oies, paons, faisans, poules et coqs, et mêmes des chevreuils !
Retrouver le parking n’a pas été chose facile, nous ne trouvions pas l’entrée piétonne (pas de P sur leurs entrées pour indiquer, seulement de la publicité pour la Navarre).





10ème jour, mardi 2 septembre. Prendre l'air marin...


Saint-Jean-Pied-de-Port
Dernier petit tour à Saint-Jean-Pied-de-Port avant de tout plier et filer sur la côte. Toujours un épais brouillard au levé de jour. Le pays basque intérieur est pire que la Bretagne niveau humidité….
Direction donc l’océan. Ces anciens ports devenus stations balnéaires à la mode, Hendaye, Anglet… Au fur et à mesure qu’on quitte les terres, on s’aperçoit que l’architecture commence à varier, plus bourgeois… Les enseignes des magasins se font chics, il ne faudrait surtout pas que le bobo ne soit trop dépaysé…
Saint-Jean-de-Luz, ville où s’est marié le Roi Soleil…Pique-nique sur la grande plage. Les vacances scolaires sont terminées, mais il y a encore pas mal de monde et nous ne nous imaginons même pas venir en pleine saison… Le soleil est au zénith, en attendant un peu qu'il fasse moins chaud, nous cherchons un hôtel pour la nuit.
Direction Ciboure, juste de l’autre coté du pont. Dans une impasse, en faut d’une colline, un petit hôtel plein de charme. Nous demandons une nuit et nous avons la chance d’avoir une chambre avec vue sur le port.
Puis en fin d’aprem, on décide d’aller quand même se baigner un peu, histoire de dire. L’eau est à 21°c mais on a du mal quand même à rentrer dedans.



Saint-Jean-de-Luz
11ème jour : mercredi 3 septembre. Jouer aux touristes balnéaires...


Biarritz
Direction Biarritz. Grosse ville à l’architecture variée et parfois étrange, appréciée déjà par Hugo, Napoléon III et l’impératrice Eugénie.
A peine avions nous fait quelques pas que nous croisions, en plein centre ville, des surfeurs nus pieds avec leur planche sous le bras…



Les surfeurs…ces mouches flottantes qui attendent durant 90% de leur temps « the » vague et qui se font engloutir par les tonneaux en l’attendant… Etrangement, nous nous attendions à croiser beaucoup plus de Brice de Nice, peut être que, fin de vacances scolaire oblige, ces derniers ont déserté les plages en même temps que le flux de vacanciers et qu’il ne restait seulement que ceux qui en font réellement toute l’année ?




Les rois de la glisse qui côtoient les reines de la mode. Ici le topless est pratiquement une obligation. Mêmes les mémés, au teint bronzé archi pas naturel et fripées pire qu’un pruneau desséché se trimballent en string…
Déjeuner dans une crampotte, ces cabanes de pécheurs. Au menu, pintxos fait maison avec les ingrédients trouvés le matin même au marché, sangria, charcuterie locale, fromage de brebis et confiture de cerise noire…



Les crampottes du port de pêche...
Après-midi : Bayonne.  Visite de la cathédrale Sainte-Marie et de son cloître.
Puis retour sur Saint-Jean-de-Luz pour se baigner à nouveau (impossible à Biarritz avec ces rouleaux), et dernier resto avant de rejoindre l’hôtel, où nous avions demandé à rester une nuit de plus.
Nous ne pouvions pas avoir la même chambre, aussi, on nous a proposé, soit pour le même prix, une chambre vue sur cours, ou soit pour 10 euros de plus, une chambre vue sur le port. Ils se chargeaient de déplacer nos affaires, aussi, quand nous arrivâmes dans la chambre, nous sommes rester stupéfaits: petit balcon avec une vue magnifique sur le port et la plage, douche balnéo… Un vrai luxe. Le prix de la chambre était normalement beaucoup plus cher…


Vue depuis le balcon de la chambre
12ème et dernier jour : jeudi 4 septembre. 

Réveil au lever du soleil pour profiter de la vue depuis le balcon. C’est la fin des vacances, nous allons tranquillement remonter en faisant un petit détour par la dune du Pilat. La montée est assez éprouvante, pieds nus dans le sable brûlant sous le soleil de midi. Mais la vue tout en haut est magnifique.



Vue depuis le haut de la dune du Pilat.
Petite escale chez Cyril & Marie pour partager un morceau de jambon de Bayonne, puis retour tardif à la maison pour retrouver enfin son lit…

1 commentaire:

  1. Que c'est bien écrit ! Merci de m'avoir fait voyager avec vous ! Le grand air et le dépaysement ont du bien vous ressourcez ! Et les photographies, tout simplement magnifiques :)

    RépondreSupprimer